Les baleines

Nous sommes là à scroller douze étages par jour sans avoir la force de s’insurger plus que quelques instants. Des images de ces bêtes majestueuses passent parfois dans nos fils et nous émerveillent puis, ça nous prend au coeur : nos baleines n’existeront probablement plus qu’en peluches made in China dans un futur pas si lointain.

Une amie qui m’est très chère a quitté la ville pour aller vivre là où le fleuve gère les humeurs du climat. Son obsession pour les grands espaces et la nature se faisait de plus en plus pressante : les baleines sont encore dans nos eaux, en ce moment même. On a encore le temps de se gaver de leur beauté. Et j’ajoute: on a aussi le loisir de leur foutre la paix pour qu’elles y soient encore longtemps.

L’été dernier, en arrivant sur une berge austère du nord du fleuve, c’est d’abord le souffle d’un petit rorqual qui nous a fait deviné sa présence. Régulier, puissant, calme. Instant magique. Le lendemain, un trio de baleines à bosses allait nous faire un spectacle que nous n’oublierons jamais. Elles glissaient, s’amusaient, sautaient. Véritables monuments vivants en hommage à la force de la nature, mais surtout des mammifères comme nous, à la fois immenses et fragiles. Nous sommes plus interconnectés que l’on le croit.

 

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